L'appât du gain ou comment j'ai failli perdre mes valeurs !
#8. Parce que non : j'suis pas parfaite (et pour le coup, je n'y aspire même pas)
Attention : j’ai mis tout mon coeur dans cette newsletter. J’en ai pleuré encore et encore. Cette newsletter évoque des choses difficiles et pas forcément agréables. J’espère qu’elle vous plaira et qu’elle vous apportera quelque chose.
Attention n2 : j’ai procrastiné cette newsletter parce qu’elle était dure à l’écrire. Désolée pour le retard.
Hello ma douceur !
J’suis très heureuse de te retrouver, mais aussi un petit peu anxieuse. Aujourd’hui, je vais parler d’un sujet compliqué pour moi : mon rapport à l’argent et ses retombées dans mon business.
Et promis, c’est pas toujours très drôle.
Avant d’commencer à me mettre à nue (l’angoisse !), sache que tu peux :
→ T’inscrire sur la liste d’attente pour la BBO 6
→ Écouter “Grosse Rageuse : le podcast”
→ Me suivre sur LinkedIn ou Instagram
Allez, go !
J’adore l’argent. Depuis toujours.
Pas pour ce que c’est en tant qu’objet, mais plutôt pour ce que ça permet en tant qu’expérience.
Et même si je viens d’une famille plutôt modeste (voire précaire, suivant les personnes), je n’ai jamais manqué de rien. Tu t’demandes sûrement comment et pourquoi. Laisse-moi te raconter ta fabuleuse histoire (un petit peu triste).
I. Les origines de mon rapport “inquiétant" à l’argent
Ma mère n’a jamais fait d’études. Mon père, non plus. Pourtant, je trouve mes parents plutôt intelligents. L’intelligence de ma mère, je la qualifierai plutôt de débrouillardise. Celle de mon père, plus fine, est l’intelligence que l’on dit “scolaire”.
Ma mère a eu des petits jobs. Puis, elle a commencé l’intérim. En usine. Elle n’a jamais plus arrêté.
Mon père a fait des petits coups. Par ci. Par là. Il est parti en prison lorsque j’avais 3 ans. Il en est ressorti lorsque j’en avais 9.
Malgré sa situation et sa solitude, ma mère m’a toujours gâtée : je n’ai jamais manqué de rien. Je me souviens, ma mère qui m’emmène chez la nourrice à 3h30 du matin. Elle commençait l’usine à 4h30. Elle me dépose. Vient me chercher à l’école le soir. Parfois, elle m’emmène au parc. Puis, parfois c’est à la bibliothèque. Elle m’offre de jolies chaussures et de beaux vêtements. Achète que de la marque lorsque nous allons aux courses et ne supporte pas l’idée que je manque de quoi que ce soit.
Plus tard, elle me payera des écoles privées et même un internat. Elle se damnera. Investira en moi. J’aime dire que, pour ma mère, je suis un T3 dans l’hypercentre de Bordeaux. Une sorte d’investissement. Car, tu l’auras compris, ma mère n’est pas propriétaire.
Avec mon père, c’est différent : lorsqu’il sort de prison, il a plein de sous-sous (j’ai entendu Jul en écrivant ça, c’est grave Docteur ?). Il a plusieurs voitures : je me souviens d’une Audi et d’un Range Rover (15 ans plus tard, je rêve encore de cette voiture). Il me fait voyager. Mon père me paye des gastros’ (et pas la maladie). Au resto, si j’hésite entre deux plats : j’ai le droit de prendre les deux ! J’ai 10 ans et il m’emmène faire une manucure. Pas de faux ongles, bien sûr, mais j’ai le droit à un massage des doigts et à une pose de rouge. J’adore ! Lui, il se fait faire une manucure simple, cuticules, peaux morts et massage. Il souri. Je l’aime. Parfois, il me balade : on va à Toys “R” Us et j’ai le droit à des caddies remplis de cadeaux. Un jour, il m’emmène aux Galeries Lafayette. Je suis une Pretty Woman : il s’assoit, j’essaie des vêtements. Je défile pour lui et si ça nous plaît, on achète. Ce jour-là, on dépense 1500 € aux GL. Le vendeur est heureux. Je suis heureuse. Mon père souri. Je l’aime.
Avec mon père, je suis une bourgeoise sans les codes : je suis une nouvelle riche, banlieusarde. Parfois, il essaye de jouer le jeu : au resto, il me répète de ne pas mettre mes coudes sur la table. On essaye de passer dans un monde qui n’est pas le nôtre. Bien souvent, on est cramés.
Je suis une nouvelle riche sans éducation financière. L’argent sale n’a pas de prestige. Pas d’éducation. Je développe une sorte de schizophrénie : une sorte de meuf aisée mais précaire. C’est pour de faux. C’est comme jouer à la dînette avec ton goss : ça a une fin.
Pour mon père, c’est pareil : il claque tout, brûle son fric. Quelques années plus tard, il est vendeur chez Castorama. Il vit dans un studio. Et se plaint du prix des pâtes.
Cette ambivalence financière et ce besoin de tout dépenser - et plus que ce que l’on possède (coucou Maman et tes découverts à répétition) - a eu raison de moi : j’ai 28 ans et un énorme problème avec l’argent. En plus, l'’entrepreneuriat, n’a rien arrangé.
II. L’entrepreneuriat ou comment s’éloigner de ses valeurs pour toujours (faire plus) !
Tu l’auras compris, j’ai un terrain “problématique” avec l’argent. Alors, quand j’suis devenue entrepreneuse… C’était pour me tuer !
Avec l’entrepreneuriat, j’me suis sentie pousser des ailes : je voulais toujours faire plus. En travaillant moins.
Il y a des choses que je ne regrette pas, comme par exemple, avoir arrêté les coachings en 1:1 qui durent plusieurs mois. Ça ne me convenait pas et je n’étais plus performante. Aujourd’hui, je sais que je préfère le coaching de groupe ou le coaching 1:1 en one-shot.
Mais il y a des choses que j’ai regrettées :
→ Avoir arrêté les appels découvertes, ptdr. J’sais pas pour qui je me prenais, mais j’ai vu plein de meufs arrêter d’en faire, alors j’me suis dit “pourquoi pas moi" ?”. Pire idée de ma vie.
→ Avoir dégagé toutes les prestas de service, alors qu’en fait, j’adore la co-écriture (crétine !). D’ailleurs, restez connectés parce que je vais peut-être reproposer cette offre.
Puis, le problème avec l’entrepreneuriat, c’est que le CA n’a pas vraiment de limite. Il en faut encore. Et encore. Puis, vu que j’ai un (gros) problème avec l’argent, je vivais au-dessus de mes moyens. Donc il m’en fallait encore PLUS… Quitte à m’éloigner de mes valeurs.
III. Le retour aux origines et aux valeurs
Je suis toujours en train de dire que je veux aider les femmes à entreprendre et à être libres, que je veux m’adresser à toutes et participer à l’émancipation féminine…
Mais, soyons sérieuses 2 minutes, quand je ne propose que des offres qui coûtent entre 800 et 3k, à qui je m’adresse si ce n’est à celles qui peuvent se le permettre. C’est-à-dire, une minorité de femmes.
Qu’on s’entende bien : j’adore les offres premium et ce qu’elles permettent.
Mais tout l’monde n’a pas accès à de “grosses finances”.
Pendant un moment, j’ai cru les bullshits qui disaient “ce n’est pas une question de prix, c’est une question de valeur, muhahah.” C’est des conneries.
Enfin, pas totalement, cette phrase fonctionne dans un sens : même si votre produit coûte 20€, personne ne l’achètera si la valeur n’est pas claire. Alors, oui : peu importe le prix le plus bas, si l’offre n’a aucun intérêt, c’est niet !
Par contre, ce n’est pas le cas dans l’autre sens : si votre produit est full valeur mais que la personne n’a pas les moyens, elle ne l’achètera pas (sauf si elle se met dans la merde pour vous et j’espère que vous irez en enfer dans ce cas-là… On vous voit les gens qui poussent leurs clients au crédit, la honte.)
Bref, pour revenir à nos moutons, à un moment, je pensais que je pouvais augmenter mes prix encore et encore et que tout l’monde pouvait se les offrir (suffisait de le vouloir, j’me déteste !).
Attention : je reste alignée avec mes prix, mais mes offres n’étaient pas du tout inclusives : rien du tout en dessous de 500 € ! Mais ça va pas ?
Alors, quand j’me suis rendue compte de la non-mixité de mes offres (ahah), j’ai décidé de créer une petite offre. J’étais super frileuse à l’idée de créer un produit digital, mais force est de constater que c’est la chose la plus inclusive que j’ai crée depuis le début de mon business.
Her’Story est une offre qui s’adresse à toutes. Je l’ai mis à 67 € et les pré-ventes s’arrêtent vendredi.
Alors, si tu as toujours voulu bosser ton storytelling et ton personal branding avec moi, mais que tu n’en avais pas les moyen, c’est le moment.
Cette offre ne va pas me rendre riche, qu’on s’entende bien. Par contre, elle a pour but de vous montrer toute ma gratitude. Vous qui me lisez, vous qui me suivez (depuis longtemps ou pas) : vous êtes précieux et j’espère que ce produit répondra à vos besoins et fera votre bonheur (oui, rien qu’ça) !
À bientôt,
Bisous ma bébé d’amour,
Jasmine